Terra & Antiterra


24-04-2024
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Nos LECTURES de 2021 à 2015
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Les PREFERENCES de "Terra & Antiterra"  par catégorie de littérature :

 

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Lectures 2024

 

LECTURES 2024  

Pour une critique détaillée , voir aux  rubriques « ROMANS » ou « ESSAIS »  

Entre des nouveautés de plus en plus affligeantes focalisées avec trop de complaisances narcissiques sur de calamiteuses catastrophes intimes, et des essais de plus en plus centrés sur les catastrophes mondiales en cours ou à venir, il devient difficile de retrouver nos joies à lire. Que sont nos amis devenus qui nous avaient tant émus, tous ces personnages pleins d'allant : tous ces Angelo, Edmond Dantes, Aomamé, Tom Dudgeon, Jeanne Eyre, Thursday Next, Pardaillan, Grange, Martial Langlois et autres Tringlot, qui nous aidaient à faire face à la médiocrité  qui nous assaille ?  Les réseaux sociaux nous les ont otés, la littérature est morte ..... l'auto-fiction l'a remplacée. Alors on se rabat sur les maigres ressources la petite bibliothèque de Malbuisson servies par d'obligeantes bénévoles, ou sur les hasards des “Ruches à livres“, qui sont souvent des “vidages de la maison des parents", où -signe des temps et de la succession des générations- les Giono et les Modiano commençent à remplacer les Troyat, Cesbron et autres Bazin ...(et les innombrables Guy Des Cars, Delly et autres romans à l'eau de rose chers aux mamies).

Fictions

à  lire  en priorité  :

DHÔTEL André : « Le pays où l’on n’arrive jamais » (éd. J’ai lu -Pierre Horay 1955- 249p)   4° de couverure : "Gaspard, fils de forains, est élevé par sa tante qui désire lui éviter la vie désordonnée des nomades. Mais un sort malicieux suscite sans cesse autour de ce garçon des aventures bizarres. Par hasard, il rencontre un enfant fugitif qui a décidé de retrouver “maman Jenny” et le pays de son enfance. Et Gaspard, malgré lui, se trouve entraîné, par une suite de péripéties merveilleuses, à suivre son camarade...La ténacité des enfants est enfin récompensée : sur une fête foraine leur apparaît soudain la boutique de “maman Jenny”...Les rêves de l’enfance ont rejoint la réalité et vaincu les préjugés d’un monde qui n’était pas le leur." BIO : André Dhôtel, né en 1900, à Attigny, dans les Ardennes. “Le pays où l’on n’arrive jamais a reçu le Prix Femina.

MURAKAMI Haruki « Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil » et bien sûr : "1Q84"

PRATCHETT Terry : « Le grand livre des gnomes » 

BINET Laurent : "Perspective (s)"
 

Peuvent se lire :

LEROUX Gaston : "Palas et Chéri-Bibi" (Le livre de Poche 1974) Tome 3 des Aventutres de Chéri-Bibi.

Peuvent se lire  (faute de mieux) :

SCOTT Walter : "Ivanohe" (éd. Nelson,  ??  Prototype du roman historique, Ivanohe est  décevant, et justement parce que les personnages sont trop corsetés par l'histoire (ou plutôt par ce que les légendes ont conservé de l'histoire)

MALLET-JORIS Françoise : « Le rire de Laura » (Gallimard, 1985) Résumé : Laura s’occupe de son fils Martin malade et de ses démêlés avec son mari infidèle. Commentaires : bien écrit certes (F.M-J prix Femina 1958) , mais trop de  complications.

 

DECEPTIONS : 

OATES Joyce Carol : "Carthage" (éd.Ph. Rey, 2015, 592p) Quelle désolation de voir l'immense talent de J.C.Oates (qui devrait depuis des années être prix Nobel), se perdre dans sa fascination pour les faits divers criminels. Ce "Carthage" est d'autant plus décevant, que rien ne permet d'éclairer ce qui a fait agir les deux protagonistes qui ont construit eux mêmes le drame qui est le sujet du livre. Et rien qui induise l'empathie du lecteur pour les personnages -ce qui est pourtant la clé de tout roman. A s'attacher  aux pires aberrations de la société amérikkaine (US!), J.C.Oates a perdu les ressources et tous les charmes de sa splendide imagination initiale dont témoignent ses premiers ouvrages : les magnifiques "Bellefleur" et "Mulvaney".

 

Le Clézio JMG :"Mondo et autres histoires" (Gallimard 1978) Six contes sur le même thème : ado en fuite -la fuite est sans doute le thème qui a toujours obsédé JMG LCL (voir “Le livre des fuites“ 1969), et qu'il a ensuite tranféré en récits de voyage.. Mais ici répétitif et personnages sans consistance : preuve que Le Clézio est un auteur largement surestimé.

à EVITER totalement :       GIRAUD Brigitte : « Vivre vite »  (Nul ! éviter de lire - même vite ! à désespérer les lecteurs des prix littéraires)


                                           ESSAIS – Documentaires :

LACROIX-RIZ Annie : "Les origines du plan Marshall" (éd.COLIN, 2023, 571p)  COMMENTAIRE : Annie LACROIX-RIZ approfondit ici ce que l'économie et l'histoire“officieuse" s'emploient depuis des lustres (cad depuis lafin de la 2° guerre mondiale gagnée par les USA) à cacher aux Français : la réalité de mise sous tutelle de l'Europe ; tutelle américaine dont le plan Marshall fût le moyen pour camoufler en aide l'imposition au monde entier de la prévalence absolue des intérêts économiques des USA.

 

 

 

 

 

 
Littérature : nos PREFERENCES

-  PREFERENCES -

 

Livres et auteurs préférés ( Fictions )

 

Dans la catégorie : « Les Auteurs qu’on ne lira jamais assez », car à chaque relecture le plaisir se renouvelle et de nouvelles « lames » de signification se révèlent. La magie du style, ce à quoi l’on reconnaît un grand écrivain :

 

Julien Gracq

« Le plus grand écrivain français  de la seconde moitié du siècle qui vient de s'écouler ». A lire en priorité : « Un balcon en forêt », « La route » (in La presqu‘île), « Le rivage des Syrtes » et « Liberté Grande » (poésie)

 

Jean Giono

Un conteur merveilleux, une prose charnue, voluptueuse. Lisez ou relisez les œuvres d’avant-guerre qui l’ont rendu célèbre : « Le chant de monde », « Colline », « Que ma joie demeure »,. Mais la force de Giono est encore plus grande dans ses ouvrages d’après-guerre, en particulier dans :  « L’iris de Suse », « Le hussard sur le toit », « Un roi sans divertissement »

 

Vladimir Nabokov

Le magicien ! Laissez tomber “Lolita » et plongez vous d'urgence dans : « ADA », une pure merveille, et « Autres Rivages »,  une puissance poétique sans égale…

 

Jacques REDA

Le poète sérendipitiste qui ré-enchante les paysages de nos rues et de nos campagnes et nous narre avec une précision somptueuse et un humour tendre et nostalgique les minuscules drames comédies du quotidien moderne. En prose comme en vers le plus grand poète français vivant, et hélas trop méconnu. A lire : « L’herbe des talus », « Le citadin », « Le sens de la marche », "Accidents de circulation”, " Retour au calme”, “Voyage aux sources de la Seine” .... etc ...

 

W. G. SEBALD

Cet écrivain récemment et trop tôt disparu est un des plus grands écrivains contemporains de langue allemande. A lire et relire absolument : « Les anneaux de Saturne », « Vertiges », « Les émigrants », et « De la destruction comme élément de l’histoire naturelle »

 

Primo LEVI

Bien sûr l’incontournable « Si c’est un homme » le meilleur des livres écrits sur l’univers concentrationnaire, et « La trêve », récit picaresque et presque joyeux de son retour à travers la  Russie. Et deux merveilles d’humour et de sensibilité de cet écrivain-chimiste : « La clé à molette », « le système périodique ».

 

Les grands poètes qui resteront :

Au sommet, les deux grands “voyants“ : Emily DICKINSON  et Arthur RIMBAUD 

              et avec des genres très différents : Apollinaire, Stéphane Mallarmé, Garcia Lorca, Goethe (« le Divan occidental-oriental »),  Prévert  et parmi les contemporains Jacques Réda ....

 

Dans la catégorie : « Auteurs à succès et qui le méritent » :

 MODIANO Patrick : « Dans le café de la jeunesse perdue»
 «  Un des meilleurs Modiano, c’est tout dire ! »

PRATCHETT, Terry  :  « Le grand livre des Gnomes  »

le meilleur d'un grand écrivain qui a du style et un humour qui porte loin ... et qui est réconfortant (ce qui est encore plus rare!).

BYATT Antonia S. : « Possession »

 Un livre passionnant, sans doute le meilleur de A.S Byatt

WASSMO, Herbjorg : « Le livre de Dina »

  une écriture forte à la mesure du personnage de Dina, une femme forte s’il en est  

 

 Dans la catégorie : «  Ouvrages méconnus d’écrivains connus / Ecrivains célèbres qu’on ne lit plus / Ecrivains méconnus / Ecrivains étrangers mal ou peu connus en France » :

POTOCKI, Jean : « Manuscrit trouvé à Saragosse »

un extraordinaire roman picaresque, envoûtant par sa construction en “abîme“

HARDELLET, André : « Le seuil du jardin »

Envoûtant ! Car nous vivons tous au seuil de notre plus beau rêve.

  HAUSHOFER Marlen : « Le mur invisible »

            Un roman magnifique et extrêmement troublant 

 JÜNGER,  Ernst :   « Sur les falaises de marbre »   

              Un des romans romantiques les plus étonnants

Carlo  LEVI : « Le Christ s’est arrêté à Eboli »

"Un chef d’œuvre de la littérature, qui ouvre sur une vision rare du pernicieux dédale que forment les institutions et la politique pour le peuple" 

BRESSANT Marc : "L'Anniversaire"  (éd. de Fallois, 1993, 263p)

                 Un grand talent pour une histoire très corrosive sur la Confédération Helvétque d'un centenaire à l'autre, au centre desquels se trouve la figure attachante et surprenante d'un singulier  philosophe alpiniste.(Prix Jean Giono 1993  -prix largement mérité!).

KÖHLMEIER, Michael : « Ta chambre à moi »

Une histoire simple et pourtant fantastique. Un grand talent

  LE SAGE  :  « le Diable boiteux »

               Le modèle du roman picaresque et une merveille de drôlerie.

LENZ, Siegfried   : « La leçon d’allemand »

Un remarquable roman, d’une beauté et d’une force sans pareilles

 GRAY, Alastair   :  « Lanark »   

                            Œuvre déroutante, qui tient le lecteur en haleine

             JAHNN Hans Henny : «Fleuve sans rives : Les cahiers de Gustav Anias Horn »
              « Par un écrivain hors norme, un monstrueux roman :  fascinant et terrifiant à la fois »

 

« Fantasy » : un genre peu représenté en France, mais très populaire en Grande-Bretagne et qui avec l'humour british redonne au lecteur le plaisir de lire :

FFORDE, Jasper :  « L’affaire Jane Eyre »

 Epatant ! Un humour revigorant.   

PRATCHETT, Terry  :  « Le grand livre des Gnomes  »

le meilleur d'un grand écrivain qui a du style et un humour qui porte loin ... et qui est réconfortant (ce qui est encore plus rare!).

 

« Les écrivains voyageurs », catégorie littéraire longtemps considérée comme mineure, a aujourd’hui pleinement sa place dans la “grande Littérature ”, avec des auteurs comme :

 Nicolas BOUVIER : "L'usage du monde“  un chef d’œuvre ! devenu un classique 

Jacques LACARRIERE : « Chemin faisant » (entre autres…)  

et tous les vrais aventuriers.... Bruce Chatwin, Théodore Monod, Paul Theroux, Sylvain Tesson ....

 qui sont souvent aussi des aventurières comme  :  Alexandra David-Néel,  Ella Maillard (et particulièrement “Oasis interdites“)…. etc….

 

 jrc   2023

 
Emily DICKINSON

Emily DICKINSON : "Poésies"

« Quatrains » - et -  « Car l'adieu, c'est la nuit »

traduction et présentation de Claire Malroux (éditions bilingues)

Gallimard, Poésie, 2007, 2000 [1856-1886]

      Image

«  Emiliy Dickinson : l'extase poétique pure » 

            Extraordinaire destin que celui d’Emily Dickinson ! Comment un tel poète, un des plus grands de l’histoire littéraire mondiale a-t-il pu surgir au mitan du XIX° siècle dans le milieu confiné et étroit d’une petite ville puritaine de la Nouvelle Angleterre ?  Car Emily Dickinson -née le 10 décembre 1830 à Amherst dans le Massachusetts- a vécu jusqu'à sa mort en 1886, retranchée dans sa maison familiale, se mettant volontairement à l’abri des agressions temporelles du monde pour mieux se confronter aux tensions qui provoquent l’écriture. Et la plupart des 1758 poèmes qu'elle a écrits n’ont été donnés qu’au cours de l’immense correspondance qu’elle a entretenue avec quelques rares intimes. Ils n'ont jamais été publiés de son vivant, et c’est près d’un siècle après sa disparition qu’ils connurent une célébrité aujourd’hui universelle.

            Sa force poétique fulgurante, Emily la tient peut-être -et paradoxalement- de ce contexte. Du puritanisme, elle a tiré la rigueur inflexible qui lui a permis de consacrer sa vie toute entière à la poésie : le langage qui tue ou qui sauve. L’omniprésence du Dieu terrifiant des puritains l’a poussé bien au delà : vers une exaltation mystique, une extase de pur amour. Le sentiment du péché, de la culpabilité, elle l’a transfiguré pour faire de sa souffrance intérieure un véritable joyau. De ses doutes, de sa recherche d’absolu, de son mépris des conventions, elle a fait un emblème tourmenté et ambivalent de la Pureté.

QUELQUES POEMES d' Emily Dickinson

Water, is taught by thirst.

Land - by the Oceans passed.

Transport - by throe –

Peace, by its battles told -

Love, by memorial mold -

Birds, by the snow.

(93)

 L'Eau, s'apprend par la soif.

La Terre - par les Mers franchies 

L'Extase - par les affres –

La Paix, par le récit de ses combats -

L'Amour, par l'effigie –

L'Oiseau, par la neige.

 

For each extatic instant

We must an anguish pay

In keen and quivering ratio

To the extasy -

For each beloved hour

Sharp pittances of Years

Bitter contested farthings -

And Coffers heaped with tears !

(109)

Dropped into the Ether Acre !

Wearing the Sod Gown –

Bonnet of Everlasting laces –

Brooch - frozen on !

Horses of Blonde -

And Coach - of Silver -

Baggage - a Strapped Pearl !

Joumey of Down -

And Whip of Diamond -

Riding to meet the Earl !

(286)

Chaque instant extatique

Se paie d'un tourment

À vive et frémissante proportion

De l'extase -

Chaque heure qui fut chère,

De maigres rations d'Années –

De sous disputés âprement -

Et de Coffres remplis de larmes !

 

Lâchée dans l'Arpent d'Éther !

En Robe de Gazon -

Bonnet de dentelles Éternelles -

Broche - de gel !

Chevaux d'Ambre -

Et Coche - d'Argent -

Pour bagage - une Perle Sanglée!

Voyage de Duvet -

Et Fouet de Diamant -

Roulant pour rencontrer le Comte !

 

 

            Sa poésie est vivante, «et  ne cesse de manifester son éveil et d’ouvrir les yeux sur tout et même de regarder l’irregardable » (Claire Malroux). La fulgurance de cette poésie s’impose d’emblée au lecteur, au delà de son secret et de ses envoutantes obscurités. De la vie et de ses tensions, sa poésie est le reflet parfait : rythmes, scansions (tirets, points d’exclamation), lexique (aux sources savantes et religieuses) et calligraphie mêmes de ses poèmes expriment littéralement ses tourments et ses extases et son extraordinaire faculté d’émerveillement. Loin de l’ouvrage de dame, de la dentelle qu’ont crus y voir les critiques de son époque, c’est une poésie volcanique mais très élaborée, qui manie la métaphore et l’oxymore avec précision, qui sait même feindre la naïveté et qui laisse parfois percevoir un humour terriblement incisif. Pour mieux apprécier cette poésie, « les instants de jouissance terrestre qu’elle exalte, les moments d’épiphanie qu’elle connaît », il faut aussi au lecteur français tenir compte du vocabulaire de la Bible qu’elle emprunte par de « subtiles subversions du sens, ainsi le terme Bliss (félicité) en vient-il à signifier délices terrestres, volupté ».

            Le lecteur français a toutefois la chance de disposer d’une édition bilingue des poésies d’Emily Dickinson, donnée en français dans une admirable traduction par Claire Malroux qui nous apporte dans son introduction et par ses notes finales une incomparable ouverture sur la sensibilité de cet extraordinaire poète qu’est Emily Dickinson.

 

 

PS 1 * Seule la poésie d’Arthur Rimbaud offre autant de fulgurances que celle d’Emily Dickinson. Rimbaud qui malgré les apparentes différences d’inspiration et de métrique qui semblent les opposer, partage avec Emily la même force de révolte et ce dédain total de la postérité littéraire et dont le destin –apparemment bien différent de celui d’Emily- recèle pourtant autant de mystère que celui de la recluse volontaire. De la chambre de la maison familiale d’Amherst au Harrar, il y a moins de distance que la géographie n’en compte. Et l’on ne peut s’empêcher de rêver à ce qu’aurait donné une rencontre (épistolaire bien sur, et surmontant l’obstacle de la langue !) entre le révolté de Charleville et l’exaltée recluse d’Amherst ! Que nous aurait réservé une «correspondance» entre ces deux « voyants » ?

PS 2 * Terence Davies, un cinéaste américain  a récemment (en 2016) réalisé un film sur d’Emily Dickinson. Un film qui démontre à la fois la richesse de la poésie  d’Emily Dickinson par l’étendue des interprétations qu’elle a pu suggérer, mais aussi l’étendue des « malentendus » qu’a parfois suscité ce qu’on connaît de sa vie terrestre. Certes ce film est un « biopic » soigné, bien interprété et avec de belles images, mais le réalisateur –même s’il est sans doute sincèrement admirateur d’Emily Dickinson, est passé complètement à côté de ce qui fait l’incomparable originalité de la poésie d’Emily Dickinson. Dans ce film il prête à Emily Dickinson une révolte d’adolescente moderne et la met en scène dans des drames hystériques qu’elle toujours veillé à éviter. Le titre même du film : « Emily Dickinson : A quiet passion » démontre que Terence Davies n’a rien compris. Ce n’est pas une passion tranquille qui habitait Emily Dickinson, mais les affres et les tourments de l’extase et de l’absolu. 

JRC –TAT mai 2016

 

 
Le plus grand poète français vivant


Jacques Réda 

Image  

 Dans les pas et dans les roues de Jacques Réda

la poésie inattendue de la terre habitable s’offre à vous ….  

.. en prose comme en vers Jacques Réda est notre plus grand poète contemporain. Un poète hélas trop méconnu, alors que sa poésie qui fait saisir l'évidence de la beauté surprenante du quotidien aurait dû lui assurer un immense succès populaire.

Ce poète sérendipitiste ré-enchante avec une précision somptueuse les paysages de nos rues et de nos campagnes et nous narre avec un humour tendre et nostalgique les minuscules drames et comédies du quotidien moderne.  

Cette notice est un bref –trop bref - hommage et surtout un hommage bien tardif au poète auprès de qui j'ai contracté depuis longtemps une immense dette de reconnaissance. Car Jacques Réda m’a accompagné dans toutes mes randonnées et m’a appris à en déceler les beautés cachées -et parfois aussi les incongruités ! Depuis des années aussi ses livres sont présents sur ma table de chevet et depuis des années j'y puise le même réconfort qu'évoquait Patrick Modiano à propos des livres de Julien Gracq : 

«  Ce sont des livres de chevet que l’on peut lire sans cesse en les ouvrant au hasard. Je sais d’expérience que dans les périodes de tristesse et de solitude la lecture de [Jacques Réda] apporte un réconfort, un apaisement, une exaltation. »

 

Ce qui fait l’enchantement à lire Jacques Réda, c’est la poésie qui empreint tous ses textes. Et plus encore la façon naturelle et évidente dont cette poésie saisit le lecteur. Car la poésie de Jacques Réda ne procède par aucun de ces tambours lyriques présomptueux qui intimident, ni par ces cris narcissiques complaisants où elle se perd trop souvent. Les livres de Jacques Réda vous offrent tout simplement la poésie de la terre habitable, une poésie d’autant plus charmante qu’elle surgit inattendue de la banalité du quotidien. Et qu’elle transfigure ce quotidien –y compris dans ce qu’il peut avoir de moche et d’irritant- par un humour bienveillant et une autodérision où le lecteur découvre avec délice quelque chose qu’il a parfois ressenti sans l’avoir mieux vu exprimé que dans les lignes –ou les vers- de Jacques Réda. La “simplicité“ et l’évidente qualité poétique de tout ce que Jacques Réda écrit, résulte d’un mélange rare de talents d’écriture. Un entrelacement précis : 

  • du sens de la métaphore (« le soleil avant de les faire disparaître ses rayons, les allonge… »… etc..),
  • d’un vocabulaire d’une exacte précision, qui titille souvent la curiosité du lecteur et parfois sollicite avec délice sa mémoire et sa culture (Chaury, Kaliméries, au Hvalbar...etc…),
  • du génie d’un conteur extraordinaire d’humour et de douce ironie (qui atteint son comble dans ces petites merveilles que sont –entre autres- : “Le bon de mouvement“, “Les cravates“, “Canal du Centre“, “Nénesse a peur“…),
  • et cet l’art de Serendipité, qui n’appartient qu’à lui. Cet art de rendre beau, heureux les choses du quotidien banales, ou moches ou irritantes. 

 

Et en fait, la poésie : c’est exactement tout cela.

 

 

de  Jacques RÉDA,  mes préférences: 

 

Avec une prédilection –sans doute excessive- pour les livres relatant ses pérégrinations dans les campagnes, parce que je les ai souvent moi-même parcourues dans ses roues :

 

« Un voyage aux sources de la Seine »  1987 ; « L’herbe des talus »,1984; « Accidents de la circulation », 2001, « Le sens de la marche »,1990 . 

 

Et bien sûr tous ses ouvrages inspirés par ses innombrables promenades dans Paris qui font redécouvrir aux plus vieux Parisiens et avec un humour surprenant la poésie méconnue des rues de Paris :  

 

« La liberté des rues », Gallimard, 1997.  « Le citadin », "Les ruines de Paris", "Le XV° magique", Le Vingtième me fatigue" ... etc...


 (pour l'essentiel les livres de Jacques Réda sont édités par Gallimard ou Fata Morgana)

 

(JRC 1998-2016) 

 

 
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