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** BLOG 2017

BLOG 2017

 

de jour en jour : comment va le monde …. et ce qu’on nous en dit....

 

L’automne commence : L’esprit de la niche. Le goût de la servitude, et la dépendance à la pâtée quotidienne font l’attachement du chien à sa niche. Des traits que les chiens empruntent aux hommes, traits que révèle la façon dont les hommes conçoivent leur habitat. Déjà ils –et surtout elles- s’attachent à leur « intérieur » (homestaging !) signifiant ainsi le renfermement égoïste sur soi et le désir d’oublier le monde social et le monde de la nature. Et le but est atteint avec le «pavillon », aboutissement de l’esprit de la niche par la grâce du crédit immobilier. Il constitue « la formule qui correspondrait idéalement à l'insertion heureuse dans le microcosme urbain actuel : ce serait pour chaque famille autonome un refuge au centre d'un territoire personnel constitué par un morceau de nature sauvage et des moyens de transports assez rapides pour que le terrain de chasse, c'est-à-dire l'emploi, soit à portée de temps équivalent aux déplacements d'avant les transports (... ). Il a fallu recourir à une transposition sommaire en construisant des cellules agglomérées dans des immeubles plantés au centre d'une bande de gazon, à portée d'autobus. » (LEROI GOURHAN, 1961). Aujourd’hui l’esprit de la niche s’alimente de « l’amnésie générationnelle à l’environnement », qui va permettre à une élite boboïsée -macronisée de construire le monde de demain, qui sera enfin (!) un monde totalement construit, sans nature, où tout ne sera que jeux numériques. Il n’est maintenant de réalité acceptable que virtuelle et numérisée. Et devant leur écrans nos “élites“ et leurs serviteurs fonctionnent déjà selon l’algorithme fondamental : l’algorithme Eichmann. Progrès tout de même depuis l’époque nazie : on n’a plus besoin d’aucune justification idéologique, le “concept“ de performance suffit. 

Et Macron pendant ce temps là (que perdent les esprits chagrins à vitupérer l’époque), derrière son séduisant sourire commence à montrer ses dents carnassières. Il se débarrasse de la lourdeur industrielle au profit de nos voisins allemands qui savent mieux que nous l’exploiter, il réduit pour les riches les impôts frappant le capital financier (le seul vraiment mobile et gérable numériquement), et pour les pauvres il supprime des aides sociales, en leur faisant espérer la suppression d’impôts locaux que paieront -pour épargner les riches- ceux qui ne sont pas encore assez pauvres. Et pour favoriser encore plus la robotisation des citoyens on fera encore payer au contribuable pas assez riche pour échapper à l’impôt, les aides aux PME et au dites “start-up“, ainsi que la transformation de l'enseignement en un vaste centre d'apprentissage au numérique. 

 « Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »

 

Septembre : on vit une époque formidable ! On ne s’ennuie jamais : chaque jour au moins une cata ou un drame !

Un vieux slogan voulait qu’« à chaque instant il se passe quelque chose aux Galeries Lafayette ». Maintenant c’est encore mieux : à chaque instant il se passe une plusieurs catastrophes dans le monde …ou chez nous. Actuellement “font la Une“ les inondations au Texas, en Inde, etc…(comme l’hiver dernier dans le bassin de la Seine). Catastrophes … naturelles ? Changement climatique ? OUI mais en partie.  On se garde surtout d’évoquer la cause véritable, qui transforme ces réalités  en catastrophes : la SURPOPULATION. Car face à une surpopulation qui leur offre indéfiniment de nouvelles sources d'avantages et de profits, les politiques et les lobbies spéculateurs font construire dans des zones qui ont toujours été inondables et où auparavant l'on ne construisait jamais pour permettre aux crues de s’étendre dans des zones rurales, évitant ainsi le pire dans les zones habitées. (cf. Le Monde 3 sept : « Inondations : ce qui arrive était exactement prévu. Le chef du Programme des Nations unies pour l’environnement (Erik Solheim) souligne que les événements climatiques extrêmes sont plus fréquents et plus dévastateurs, comme actuellement aux Etats-Unis et en Inde. Nous devons aussi nous poser cette question-clé : s’agit-il de désastres naturels ou causés par l’homme ? Le consensus scientifique nous dit que le changement climatique n’est peut-être pas directement responsable de ces événements extrêmes, mais qu’il les aggrave et….» )

Et c’est la même cause qui fait que les incendies de forêts sont de plus en plus “catastrophiques“ (en Californie, comme sur la Côte d’Azur française).

Et bien sûr on a toujours une cata militaire ou politique sous la main. Pour “animer“ ce dimanche un peu creux précédant la rentrée scolaire, le célèbre fan de Disneyland, ce cher despote  Kim Jong-un vient de faire un essai décisif de la bombe H qui va équiper ses missiles intercontinentaux. Une “gesticulation“ vraie, c’est FUN…

Quant au drame de la récente disparition de Maëlys en Isère il rappelle celle survenue en 2003 d’Estelle Mouzin qui avait le même âge (9 ans). La disparition de la petite Estelle m’avait frappé, car à cette époque je faisais beaucoup de randonnées à vélo en Seine & Marne et le village où elle habitait (Guermantes) évoquait Proust. Partout -et pendant des années- j’ai vu sa photo obsédante sur des avis de recherche dans tous les endroits de France où j’allais pédaler (Berry, Drôme, Ardennes, Lot, Nivernais …etc), affichés dans les hameaux les plus reculés. Et le livre de Natascha Kampusch  donne une réalité impressionnante aux drames que subissent les enfants enlevés : vivre des jours (« 3096 jours »!), des mois, des années séquestrée dans un réduit de béton de moins de 5 m2 ! On ne peut qu’éprouver beaucoup d’admiration pour l’intelligence et la force d’âme dont témoigne son récit. Un récit qui inquiète aussi par ce qu’il révèle de la noirceur de l’âme humaine. Ce terme d’âme vient spontanément à l’esprit –et ce n’est pas un hasard- quand on s’interroge sur de tels drames.

  Mais, « c’est ainsi que Twitter serait grand ! »


 

Août : « on s’éclate » !

·      * Sur toute la Costa Brava et dans les Baléares, les hospitalisations se multiplient après des «balconings», ces sauts que tentent les touristes depuis les balcons des hôtels, directement vers les piscines. Les comportements des touristes ne se limitent pas à ces pratiques dangereuses au nom de la fête, mais à toutes sortes d'incivilités, et à un sentiment de toute-puissance face aux autochtones. Lesquels commençent à se révolter face à l'afflux de touristes et aux perturbations qu'elles entrainent sur l'économie. Car en  Espagne (San Sebastian, Barcelone), en Italie (Venise,Rome), en Grèce (Santorin), si l'économie dépend des visiteurs étrangers, elle est en même temps menacée par la surfréquentation. Les loyers ont considérablement augmenté dans ces villes qui proposent de nombreux appartements aux touristes: environ un tiers des logements ont été reconvertis en «bed and breakfast».  (le Figaro 17 août).

·      * Un grimpeur dévale un iceberg sur...une pizza gonflable. (le Figaro 17 août).

·      * Sur les plages, disent les médias, les seins nus ne seraient plus  à la mode. Bientôt il sera tendance d’enlever le bas ? Et peut-être de porter un “burquini“ pour le haut -faut pas paraître islamophobe !

·    * * Au Brésil : 60% des femmes accouchent par césarienne (contre 17% en moyenne mondiale, et 21 % en France) s’inquiète l’OMS. Cette pratique génère des graves complications tant pour les mères (suites opératoires) que pour les enfants (fort % de prématurés). Et cette pratique s'est développée en raison du confort qu'elle procure aux médecins : l’accouchement est programmé pour une date fixe, et ils ont ensuite convaincu les mères en leur disant qu'elles éviteraient ainsi les douleurs du “travail“. Autre conséquence : au Brésil la plupart des jeunes médecins ne savent plus pratiquer un accouchement par les voies naturelles (double mise en rotation du bébé). (France Info 26 août 17). Tout le monde cède maintenant à cette "pression du confort", qui est est devenue la régle  universelle qui oriente toutes les conduites (voir : « la politique de l’oxymore » de Bertrand Méheust). 

·        *  A Tanger, des jeunes ados ont violé une jeune fille dans un bus sans que personne ne bouge ; et hilares, ils ont filmé ce viol... dans ce Maroc qui s'affiche si pudibond ...et dont le droit (sur les répudiations, les violences conjugales et le viol...) est si “protecteur“ (sic) pour les femmes (voir ce qu'en dit Leïla Slimani).

s'* * « Born to be ME », c’est ce que dit –en pidgin globish- la pub qui s’affiche dans les boutiques (françaises) d’un opérateur téléphonique. Eclatante proclamation de la doxa de l’individualisme massifié, qui exige droit à tous ses désirs mais veut délibérément oublier l’autre.

      ... De même qu'on veut allégrement oublier que la planète se réchauffe de plus en plus, que la déforestation dévore 13 millions d’hectares par an avec des conséquences qui deviennent irréversibles, que jamais depuis 1945 il n’y eu autant de gens qui meurent en fuyant des guerres qui se multiplient, qu'aider des migrants ou sauver des vies en Méditerranée » tend à devenir un délit (Le Monde, 17 août). Et qu’un  terrorisme qui se développe en partie grâce à des sociétés occidentales, tend à devenir incontrôlable par simple effet de mimétisme grâce aux images sur Internet. Quant à l’espace de subsistance des humains sur la planète, il se réduit de plus en plus : il est passé de 38 hectares par habitant à l’époque d’Auguste à peine UN hectare aujourd’hui –et cet hectare tend à se révéler de moins en moins apte à assurer la subsistance. Foin de tout cela, positivons ! Voltaire est bien loin, lui  qui disait : « Un jour tout sera bien, voilà notre espérance / Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. » (Poème sur Lisbonne)

 

Le Tour de France aujourd’hui, ou la poursuite de l’entreprise de dépoétisation du monde

Le sport qui fournit au monde moderne ses héros, a longtemps vécu des valeurs mythiques de l’épopée antique. Le Tour de France dont les héros doivent non seulement s’affronter entre eux, mais s’affronter aussi aux éléments naturels (le relief des montagnes, la chaleur, le froid, la pluie, la neige …) et aux aléas qu’ils engendrent, a ajouté à l’épopée sportive une dimension dramatique unique dans le sport. Du début de cette épreuve en 1903, et jusque dans les années soixante dix, ce caractère épique s’était maintenu, l’exploit sportif demeurant individuel, et le rôle de l’équipe relevait presque des lois de la chevalerie. Légende qui s’alimentait de nombreux exploits individuels, comme celui de Christophe réparant sa fourche cassée dans la forge de Sainte Marie de Campan, ou dans le sacrifice de René Vietto en tête dans le Puymorens attendant son leader pour lui donner son vélo. 

L’arrivée des “sponsors“ et des équipes anglo-saxonnes à partir des années 90, a complètement changé la donne. On a quitté définitivement l’épopée pour entrer dans l’ère du “management“. Quand le brave cyclotouriste qui a gravi lui même à vélo (et avec ses sacoches !) les grands cols des deux dernières étapes de montagne de ce tour 2017, regarde aujourd’hui les coureurs avaler à près de 30 km à l’heures des pentes du col de la Croix de Fer, du Galibier ou de l’Izoard qu’il a lui même gravi péniblement à 10 km/h, il ne manque pas d’être impressionné par la performance. 

Mais ce qu’il contemple ce n’est plus un exploit sportif. On est passé d’une époque sportive qu’on pourrait qualifier d’artisanale, à une époque post-industrielle où les calculs sophistiqués des gains et des risques déterminent jour après jour le déroulement de l’épreuve. « L’importance des “gains marginaux“ revendiqués par le Team Sky, ainsi que de l’utilisation de la “zone grise“ du dopage qu’elle a exploitée (exploite toujours ?), n’en est que plus importante ; et la solidité des équipes, la fiabilité du matériel, la science de la course prennent d’autant plus d’importance et les profils de rouleurs-grimpeurs comme Froome sont favorisés » comme l’écrit aujourd’hui le journal Le Monde. Quand on sait que au sein d’un peloton serré, rouler à 40 km/h ne demande qu’un effort modéré, quelle est vraiment la performance d’un leader qui aura fait toute la Grande Boucle dans la roue de ses équipiers qui se sont relayés à tour de rôle pour le propulser en tête dans les derniers hectomètres de l’étape ? Le sport n’est plus aujourd’hui qu’une branche du commerce mondialisée, qui manipule avec toujours plus d’assurance la publicité. Cette publicité qui sur le Tour de France -il y a encore peu- gardait un caractère assez pittoresque avec sa “caravane publicitaire“ jetant le long des routes ses casquettes et ses “cochonous“ au populo, s’est maintenant installée sur les retransmissions télévisées qui sont dorénavant interrompues toutes les 10 minutes par 3 minutes de pub savamment calibrées. Par contre on ne vous donne aucune des indications qui permettraient à des cyclistes de mieux apprécier les performances (braquets, cadence de pédalage etc..), ou même de simplement connaître le nom d’un coureur (sur le maillot il n’y a de place que pour les marques des sponsors). Le Tour qui était devenu au fil des années un des plus forts symboles de l’Identité Française (cf Georges Vigarello  in : « Lieux de mémoire »), n’est plus aujourd’hui qu’une froide machine à vendre un produit formaté selon les normes de l’économie financière mondialisée. Et ce Tour qu’on vend toujours comme un Tour de France (pour bénéficier de l’aura légendaire de l’épreuve) sera très bientôt et dans les faits un Tour de l’Union Européenne avec tout ce que cela implique de fades –et faux- travestissements normatifs. L’entreprise de "dépoétisation du monde" -pour reprendre les mots de Max Weber (« L’esprit du capitalisme »), n'a visiblement n’a pas encore achevé son ouvrage. En tout cas on pourra dorénavant se passer de ce spectacle prétendument sportif, qui n’a plus rien de vrai, ni de vivant.


« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »

 

Fête Nationale : Trump, empire, barbares et upper-bobos. Relisant Paul Veyne, on est frappé par l’actualité des pages qu’il a consacrées à la fin de « l’empire gréco-romain » (prise de Rome par Alaric en 410 et “grandes invasions“). Ces pages fournissent des clés très explicatives pour les actuels pseudos combats autour de l’impérialisme dominant. Car l’impérialisme dominant (Rome autrefois, USA aujourd’hui) n’a pas d’ennemis, il a seulement à faire face à la convoitise des barbares qui l’entourent ou qu’il secrète en son sein. Ses soi-disant adversaires ne veulent pas le détruire, mais -au contraire- profiter des richesses qu’il a créées (ou volées). P. Veyne montre parfaitement que tous les chefs barbares (Goths, Wisigoths ou Vandales) qui passent pour avoir voulu détruire Rome, ne voulaient que détenir le moyen d’en profiter, d’abord en obtenant que l’Empire leur concède un territoire, puis -tout à la fin- en essayant d’en prendre la direction (le titre d’empereur). Aujourd’hui c’est la même chose ; les barbares extérieurs (genre Daech) convoitent les richesses de l’Empire et essaient d’en ravir le plus possible par des actions “terroristes“ (comme les bandes d’Alaric et autres pillaient le nord de l’Italie, sans que les légions impériales ne bougent). Et à l’intérieur de l’Empire actuel (américain) et dans ses provinces (comme l’Union Européenne) nos propres barbares -ceux que nous avons nous-mêmes installés à partir de nos ex-colonies, ne rêvent qu’américain (le dernier Smartphone, les derniers Nike, les derniers A47, les derniers succès musicaux, la dernière “appli“, etc…). Et comme après 410 où les élites romaines des Provinces se sont mis au service des chefs barbares qui avaient besoin que l’administration des choses continue (c'est-à-dire l’exploitation des masses), les “élites“ européennes (ou d’ailleurs) affichent leur attachement aux «valeurs européennes » (“démocratiques“ sic !), pour mieux se rattacher (et mieux profiter) des avantages du système dominant. Tous ceux qui détiennent aujourd'hui du pouvoir dans le monde sont des cosmopolites qui vivent déjà selon l’ « american way of Life », et la plupart ont fait une partie de leurs études aux USA, et/ou y jouissent de biens qu'ils ont mal-acquis (on peut voir ce que cela donne dans "Aux Cinq Rues, Lima", le dernier roman de Mario Vargas Llosa)En France, l’américanisation déjà ancienne de nos “élites » a fait un pas de plus avec l’arrivée aux commandes des upper-bobos de Macron. Ils y sont arrivés comme Trump : par le dégoût que la politique a engendré ; et sans idéologie (sans pensée tout simplement), sans foi, ni loi (et surtout pas de loi pour le travail !). Demain s’il le faut –si cela les avantage-  ils seront prêts à servir n’importe quels barbares comme leurs lointains prédécesseurs gallo-romains. Bobos ou bourgeois pétinistes même orientation : COLLABORER ... Que diable : il s'agit d'être "constructif" et toujours ... positiver ! 

 

 « Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »

 

12 juin : tout va bien : la canicule augmente et l’américanisation de la société est bien En Marche  

Donc positivons : on “Trump“ de sueur, mais Donald l’a dit le réchauffement n’est pas climatique ! Et la Macronnerie s’installe. D’un président qui a été élu avec  seulement 44 % des voix des électeurs inscrits, on en arrive maintenant à une majorité absolue à l’Assemblée Nationale avec seulement 13 % des voix des électeurs inscrits (28% des 48% qui sont allés voter !). Les bobos recrutés d’un clic ont rapidement marché pour aller … à la soupe comme on pouvait s’y attendre. L’américanisation du pays, rampante depuis des décennies, accélérée par les GAFAM, vient faire un pas de plus. Après avoir saturé l’électorat avec le barnum des primaires, on débouche sur une situation politique très à l’américaine : on met aux commandes les nantis de la mondialisation (les néo-bobos : jeunes chefs d’entreprise aux dents longues, gens de la com. et de la finance). Et les exclus -actuels et futurs- n’ont plus qu’à acquiescer : “qui ne dit mot consent“. Et à quoi consentent-ils en fait ? A la soumission ! C'est-à-dire à croire qu’il vaut mieux positiver : croire à la continuation des Jeux sur leurs Smartphones, et au Pain d’une « anone » modernisée (facilités à s’endetter, aides sociales, réduction des assujettis à la Taxe d’habitation et peut-être même un “revenu universel“…). L’esprit du capitalisme est cette fois bien entré dans toutes les têtes, grand merci aux GAFAM. Mais si tout va bien aujourd’hui, il ne faudrait pas croire que tout ira bien demain, que la planète absorbera sans problème tous les dégâts du capitalisme financier et que les exclus resteront toujours bien soumis. Macron plus cinq (ans), cela donne quoi ? Ce qui excède les bobos et qu’ils nomment populisme – ce peuple qu’ils ignorent délibérément comme le système électoral leur permet de faire. Alors pour la prochaine ? Un Trump gaulois mâtiné de Marine ou d’Adolphe, ou un vaste mouvement d’insoumission rouvrant l’espérance ? 

 

Nota : Ses “victoires“ électorales, Macron les doit à la diabolisation des “Insoumis" par les médias. Insoumis stigmatisés par une Droite hypocrite qui craignait cette fois de plus être bénéficiaire du soi-disant Front Républicain qui lui a toujours profité. Et ces pseudos Socialos ! Les uns étaient depuis longtemps En Marche libérale, mais le pire ce furent les autres (Hamon et le PC) qui confirmant ainsi leur rôle historique de “Sociaux-traitres“, ont délibérément refusé d'apporter leurs voix à Mélenchon, le mieux placé des candidats de gauche, empêchant ainsi sciemment la Gauche de figurer au second tour de la Présidentielle.  

« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »

 

l'ASCENSION vers ? la Paix perpétuelle“?  la démocratie ...et le devoir d’hospitalité ?

En lisant « Vers la paix perpétuelle » d’Emmanuel Kant (1784), on notera que « le devoir d’hospitalité » (entrée, visite) est pour lui la priorité des priorités. Or que constate-t-on aujourd’hui dans les nations dites « civilisées » et « démocratiques » ? Que l’argument anti-terroriste est devenu l’alibi systématique pour accroître une lâcheté et une hypocrisie internationales qui n’ont cessé de croître depuis 70 ans. La thèse de Gros-Martinez sur l’utilisation par les “empires“ des violents “périphériques“ pour maintenir leur pouvoir est confortée chaque jour par l’actualité. L’hypocrisie informatique est au comble : les hackers sont pour une part des pros, des sociétés commerciales “légales“, pour une autre part des instruments ou des groupes (Daech) manipulés par les services secrets (US, Russes, Chinois GB, Fr ....etc..). 

Le système capitaliste actuel qui est mondialisé et financier (l’industrie n’est plus qu’un indice dans les algorithmes) a besoin de TUER LA DEMOCRATIE pour se maintenir et progresser ; et pour les plus puissants (GAFAM) aller jusqu’au Transhumanisme. Pour cela trois méthodes confluentes : 

1° - augmenter l’armée de réserve, avoir une plus grande masse de producteurs à bas coût et de consommateurs serviles ;  et à terme des humains numérisés, des humains scientifiquement “diminués“ (projet Transhumaniste). Et tant pis si la surpopulation est la cause première et principale de la destruction accélérée de l’Ecosphère. 

2° - s’assurer de la servilité par la peur (grâce à la violence “bédouine“ dixit Gros-Martinez). La menace terroriste ? Un “bon“ argument pour maintenir ad vitam aeternam un Etat d'Urgence, qui habitue les gens à l'abandon de leurs droits de citoyen. Le système libéral (libertarien) en place a besoin de cette menace terroriste. Elle le sert si bien ! Sinon comment une bande de bandits sanguinaires aurait-elle pu établir un “califat“ sur deux Etats qui étaient il y a peu les plus “modernes“ du Proche Orient, et tenir face aux armées les plus puissantes du monde et perpétrer des attentats terroristes dans le monde entier ?

3° - faire entrer l’esprit du capitalisme dans toutes les têtes. Grâce d’abord aux médias et “réseaux-soi-disant sociaux“. Et ensuite de développer sous l’alibi d’intelligence artificielle, la réduction de l’esprit humain (la liberté de penser). L’automatisation, la robotique, le numérique ne servent pas à éviter aux hommes de devoir faire des tâches sans intérêt. Au contraire cela sert à les habituer, puis à les former à fonctionner comme des robots. On peut l’observer tous les jours dans la pratique et à tous les niveaux (de la caissière de supermarché au médecin ou au ministre). Les gens –c'est-à-dire les humains- fonctionnent de plus en plus (tous maintenant) avec des programmes tout fait (protocoles, codes, normes, directives), des « logiciels-light », le minimum, mais où tout est encodé au point que la déontologie et la morale sont utilsées comme outils de protection contre toute responabilité.

 « Et c’est ainsi que Twitter est grand ! » 

 

15 mai : En marche ! Déjà un pas avancé vers le désastre du futur. « Macron  n’assume rien, mais promet tout avec la fougue d’un conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier ». Bien vu ! Et par un connaisseur en ambition et un expert en cynisme. Voilà en tout cas ce qu’écrivait le 19 janvier dans Libération celui que le même Macron vient de nommer premier ministre : Edouard Philippe, homme de droite “conquérant“ (dixit), LR juppéiste, énarque bien sûr, et qui a dirigé les affaires publiques pour Areva de 2007 à 2010 (!).  Ainsi les écolos et les “ravis “ de la crèche de gauche qui ont voté utile le 7 mai, pourront continuer à croire puisque les y aidera la “décontraction de l’intelligence“ qui les caractérise tout comme leur manque complet de réflexion sur l’histoire. Bravo les gogos ! Rigolent les bobos ! On peut juste se demander jusqu’à quand leur “bonne conscience“ ira accompagner les effets d’une mondialisation accélérée. 

« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! » 

 

Joli mois de Mai ! Voilà bien "l’aigre printemps de France, acide, mordant, quinteux, giflé de grêle et d’orages" qu'évoquait Julien Gracq. La campagne électorale est en tout cas parfaitement dans l'aigreur de cette saison instable.

Nous sommes littéralement giflés de grêle par... «ceux qui mettent la beauté [entendez : la liberté de leur bon plaisir ] au-dessus de tout ; ils sont pour moi l’Autre Bord : ceux qui croient au droit de posséder, de jouir, de manger, de commander, de se sauver tout seuls. » écrivait André GORZ en 1958 (« Le traître », p 368). Aujourd’hui il faudrait ajouter : ces “people“ (bel oxymore !) qui jouissent de tous  les privilèges que le néolibéralisme des vingt dernières années leur a octroyés et qui se croient incarner la culture et l’esprit, et mériter en plus d’être admirés et aimés : ceux là représentent véritablement l’Autre Bord. 

Et c’est à ceux là que les médias du capital (mais en est-il aujourd’hui d’autres ?) offrent complaisamment leur concours pour leur permettre de jouer les donneurs de leçons et de fustiger tous les « populistes » :  les rouges tout aussi haïssables que les bruns ! C’est bien en cela que se révèlent ceux qui sont de l’Autre Bord : ils veulent avec l’arrogance des nantis ignorer de quelle Histoire ils proviennent et couvrir du manteau d’une morale qui méconnait l’Histoire véritable leur mépris du “populo“. Voyez tous ces « jeunes » qui se précipitent à la soupe …“en marche…précipitée“. Tous des produits d’une Université qui suivant le modèle américain « ne forme plus des hommes et des femmes capables de (re)penser notre monde pour l'améliorer, mais les forme à être les purs rouages du système. Car pour les libéraux purs et durs, il est fondamental de dominer l’enseignement supérieur, ce lieu où se pense la critique. Parvenir à soumettre les étudiants par le biais de la dette [pour payer des frais de scolarité de plus en plus élevés], ne serait-ce point parachever l’oeuvre néolibérale ? » (Jean-Robert Viallet ; « Etudiants, l’avenir à crédit »).

C’est pourquoi aujourd’hui il nous faut surtout craindre ce libertarisme moderne (?) qui est non pas en marche, mais déjà partout aux commandes et qui nous emmène vers la fin définitive de l’espérance en un monde plus juste et plus solidaire.  Un libertarisme (si bien incarné par les GAFAM déjà plus puissants que les Etats) qui tout en proclamant la fin inéluctable du travail (industriel d’abord !) favorise par la sous-traitance numérique adroitement cachée une “uberisation“ mondiale qui nous emmène vers la fin définitive de l’espérance en un monde plus juste et plus solidaire. Et qui -avec les promesses fallacieuses de l’ “engineering biotechnique transhumaniste“ des GAFAM- vise un futur où l'établissement d’une dichotomie radicale -biologique !- de l’espèce humaine se traduira par un servage universel qui ainsi assurera enfin la parfaite domination des possédants, ces « happy few » de l’Autre Bord. 

 

C'est sans doute voir trop loin et trop noir, et il est certainement plus confortable de se laisser aller à cette "décontraction de l'intelligence“ qui repose sur la méconnaissance de soi et l'ignorance de l'autre, dont on a actuellement tant de témoignages quotidiens. Car, hélas ! Valery avait raison de dire -comme le rappelle Regis Debray : « Tout ce qui est simple est faux et tout ce qui ne l’est pas est inutilisable. »

« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »


dimanche 23 avril à 14h : Ces élections sont “pliées“ d’avance ! Aux bureaux de vote où il fallait ce matin faire la queue pendant une heure avant de déposer son bulletin dans l’urne, il était évident que comme dab, le Français moyen ne résisterait pas à aller voter et à montrer ainsi le pouvoir souverain qu'il détient de remettre son sort à un maître quasi absolu pour cinq ans. Ce qui lui procure en même temps l’assurance d’avoir à râler, à manifester tout son content durant toute cette période. Le Français aime râler, mais il aime encore plus s’abandonner à la servitude volontaire. Il lui est arrivé de faire des révolutions, mais pour aussitôt remettre son pouvoir souverain à un Napoléon … ou à un Badinguet. Voilà pourtant cinq siècles qu’Etienne de la Boétie l’avait averti : «Pour être esclave, il faut que quelqu'un désire dominer et qu'un autre accepte de servir ! Et la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

       Le pronostic sur le résultat de ces élections, on pouvait le faire depuis longtemps et tout l’indiquait à ceux qui avaient tant soit peu réfléchi. Le fait même que l’indécision aurait –selon les médias- atteint un summum, rendait en effet bien compte que les Français n’avaient pas vraiment réfléchi et étaient incapables de discerner la vérité de cet enjeu, c'est-à-dire dans quel mouvement l’économie financière mondialisée cherchait à les entraîner, et qu’ils ne savaient même pas où se situaient leurs propres intérêts. 

       En se modernisant, c'est-à-dire en mettant les traités internationaux négociés avec les représentants des grandes entreprises au dessus des lois librement votées, les “démocraties avancées“ assurent le maintien de l’ordre existant. L’ordre social est le leitmotiv des possédants, et de leurs représentants à droite (qu’ils soit libéraux, libertariens ou tout simplement réactionnaires). Je me souviens du père de ma correspondante allemande –contremaître dans une usine textile- à qui je demandais pourquoi il avait voté en 1933 pour Hitler (lui permettant ainsi d’être –sans atteindre toutefois la majorité parlementaire- désigné comme chancelier par Hindenburg), en se tortillant un peu gêné, il m’avoua « il fallait tout de même de l’ordre ! Ordnung ! »Alors que depuis dix ans déjà les SA entretenaient le désordre dans les rues allemandes, cassant les vitrines des magasins, rouant de coups les juifs et les soi-disant communistes, et tandis qu’une police déjà très nazifiée hésitait pas à battre à mort des ouvriers qui rentraient chez eux en chantant « Die Lore Ley » une chanson de Heine qui déplaisait aux nazis.

Aujourd’hui, ici, à coup sûr, on aura Marine Le Pen et Macron, la peste et le choléra.

Marine parce beaucoup de ceux qui la soutiennent voudraient simplement, comme le disait l’un d’eux : « qu’on leur rende leur pays tel qu’il était avant ! »,  mais qui faute de mémoire oublient ce que signifie la façon dont le fondateur de ce parti national s’est comporté pendant la guerre d’Algérie (et qu’une opportune loi d’amnistie empêche d’évoquer) et comment il a acquis son actuelle fortune.

Quant au si plaisant banquier-technocrate, qui a réussi à séduire les notables –et les femmes !- qui peuvent lui être utile, il aura pour le second tour l’appui de toute la finance mondialisée et de ses relais bruxellois, pour signer les traités (Tafta et Ceta) qui donneront aux grands trusts la capacité par contester toute décison démocratiquement votée qui réduirait leurs profits : une majorité de Français a-t-elle vraiment mesuré les effets d'une telle régression ?

    Si le Français vraiment moyen, c'est-à-dire le petit salarié ou le précaire sans patrimoine votait selon ses intérêts, il devrait voter Mélanchon qui outre le fait qu’il est le seul bon orateur de cette élections et le seul qui soit cultivé (comme le reconnaît Jean d’Ormesson !), il est surtout le seul qui en ouvrant la perspective d’une nouvelle Constitution permettrait à la France de sortir d’un millénaire de monarchisme absolu, et de renégocier ces traités européens qui n’ont qu’un but : éviter que les peuples viennent troubler les pouvoirs et les profits de la Finance mondialisée. Et au tour suivant, il assurerait une large victoire sur Marine Le Pen. Mais en raison de l'intox sur le vote “utile“ (sic), il n’est même pas sûr qu'il devance en voix Fillon (alors que les médias nous assurent du contraire pour nous faire peur du Grand Méchant Long, ce quasi Staline au couteau entre les dents !). On aura donc Macron, à défaut de Fillon ce parangon de la classique hypocrisie bourgeoise -la même qui entre 1930 et 1940 marmonnait : “plutôt les nazis que les bolcheviks“.

      Car les 1% d’optimisés fiscaux hyper-riches et les 9% de bobos et hipsters des grandes métropoles qui à coté des Nuits qu'ils passent debout, touchent déjà chaque jour les bonnes rentes (salariales ou foncières) du système, sauront bien –eux- où placer leurs billes : comme ils ne sont plus en mesure de  placer la Droite classique (Fillon) en bonne place pour le prochain tour, et que les socialos (qui les gâtaient et leur donnaient en plus une facile bonne conscience) ont disparu de la scène, alors ils voteront « utile » à tous les tours -"au feeling" comme le disait à la radio une électrice de Macron ! Et avec Macron tout restera en place et même ira encore mieux –c'est-à-dire ira encore plus loin dans l’inégalité et la dépendance au capital mondialisé ou “atlantique“. C'est ainsi qu'on aura le changement et la continuité ... car comme le disait Tancrède au prince Salina : "il faut que tout change pour que rien ne change". 

« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »

 

 14 avril 2017 (Le Monde) : « La prochaine crise sera probablement plus politique que financière, car nos économies sont « accros » à la dette et nos dirigeants n’ont pas tiré les leçons du krach de 2008 », assène Lord Adair Turner (qui fût patron du gendarme financier britannique entre  2008 et 2013). Dans le contexte de cette calamiteuse campagne présidentielle française les explications de cet économiste qui connaît bien le fonctionnement de la finance internationale, méritent l’attention. 

« Si on le laisse faire, le système financier, dans une économie de marché, génère toujours un excès de dette. Dans nos économies une part importante du crédit est dédiée au financement d’achats de biens immobiliers (commercial ou résidentiel) déjà existants. Cela fait grimper les prix.

Face à cette hausse des prix, les emprunteurs estiment qu’il est raisonnable d’emprunter encore plus pour acheter, tandis que les prêteurs jugent qu’ils ne risquent rien à prêter plus. Le prix et l’endettement montent jusqu’à ce que le cycle se retourne, entraînant le pays dans la récession. Les manuels d’économie racontent que les banques accordent des prêts pour financer des investissements productifs ; mais en vérité, seuls de 15 % à 20 % des crédits correspondent à cette définition dans la plupart des pays industriels. La majorité sert à financer la consommation des ménages et surtout l’achat d’actifs déjà existants, tels que l’immobilier. le prêt immobilier représente un risque minime pour les banquiers. Si l’emprunteur fait faillite, il est simple de revendre le bien concerné. Ce n’est pas le cas pour les prêts aux entreprises classiques : quand elles font faillite, les actifs restants ne valent en général pas grand-chose. Voilà pourquoi le système bancaire moderne se concentre sur l’immobilier depuis un demi-siècle. »

 

Et cela explique aussi pourquoi l’économie française va si mal et pourquoi le chômage y atteint des sommets et pourquoi les salaires n’y augmentent pas tandis que les inégalités sociales ne cessent d’y progresser. La France est victime de sa « passion immobilière », une passion néfaste que les pouvoirs publics n’ont cessé d’entretenir par des « aides à la pierre » et par un soutien (sous l’argument fallacieux : « quand le bâtiment va, tout va » !!) aux puissants lobbies qui oeuvrent dans le secteur de l’immobilier.

Car la dite « passion française pour l’immobilier » n’est qu’une mystification couvrant une spéculation immobilière effrénée, qui est le principal facteur de l’endettement privé et public du pays, et qui contribue à accentuer les inégalités sociales.  La France qui mène depuis des décennies une politique encourageant l’acquisition de biens immobiliers (« aide à la pierre »), compte en effet une majorité de propriétaires : 62 %, dont 23% avec un prêt en cours ; alors qu’en Allemagne les propriétaires ne pèsent que 45%, dont 26% ne doivent rien à leur banquier. (étude OCDE février 2017).

De plus la France détient le record mondial de résidences secondaires, elle en compte trois millions (ce nombre a doublé depuis 1975). C’est douze fois plus qu’en Allemagne ! Et on  a persuadé les Français que s’endetter pour l’immobilier était la seule façon “de s’en sortir“ .... de s’en sortir individuellement. Collectivement le résultat est bien différent : le contribuable français qui est amené ( contraint, serait plus exact !) à financer les « aides diverses à la pierre » ne fait que contribuer à alimenter les inégalités et à promouvoir la prochaine crise qui sera autant politique et sociale qu’ économique et financière. 

« Et c’est ainsi que Twitter est grand ! »


 

 

4 Avril : une campagne électorale qui cache ses matraques téléscopiques

 

Théodore Zeldin l’avait admirablement expliqué dans ses ouvrages historiques sur "Les passions françaises", et Fanny Auger le redit dans un article récent du Monde : le goût de la conversation sur tous sujets est une des grandes passions de la nation française, et ce goût qui rend le peuple français si unique, se combine avec celui du débat politique allant jusqu’à la colère –cette autre passion française (le Français est râleur et pour les plumitifs US il s’agit d’un défaut majeur, car chez eux on ne râle pas : on fusille en séries !). 

Ou plutôt on devrait dire « étaient » autrefois nos passions, car le goût de la  conversation s’est aujourd’hui dégradé à un fichage généralisé à 140 caractères sur les réseaux sociaux ; quant à la colère politique aux vertus révolutionnaires elle s’est transformée –fruit de notre américanisme toujours plus galopant- d’un côté en injonction à tout “positiver“ et de l’autre en passages à l’acte toujours plus violents. Ce qui participe d’un inquiétant recul général du sens de la démocratie dans notre pays. 

Recul dont un des signes les plus ostensibles est le comportement de la police française, la moins respectueuse d’Europe des droits du citoyen, comme nous le montrent ces multiples « bavures » policières, justifiées sous l’argument de « l’autodéfense » et avec l’alibi supplémentaire actuel de “la lutte contre le terrorisme“. Comme le disait dans un récent article de presse Hughes Pagan, auteur de polar, ancien inspecteur de Police : « Il y a une culture de la brutalité et du racisme dans la police nationale. On ne veut pas le reconnaître. Cela relève de l’omerta. Dès mon entrée dans la police, j’ai vu des passages à tabac. Y compris de la part de grands flicards qui sont aujourd’hui consultants pour la télévision. ». Là encore le modèle est “amerikkkain“, comme en témoignent les insignes de sheriffs qui décorent nombre de locaux de policiers, visiblement fascinés par la légende du Far West et sa “liberté“ de tirer. 

 

L’identité française qui semble être le thème sous-jacent de cette lamentable campagne électorale, tendrait-elle aujourd’hui à se résumer à ces formes de déni de la démocratie ? Auxquelles -il est vrai- il faut ajouter le monarchisme autocratique de la fonction présidentielle, lequel est entretenu par les médias qui se délectent des “chroniques de la cour“ (et qui évitent soigneusement d'évoquer les bénéfices qu'ils en retirent). Et ce monarchisme prévaut dans tous les “programmes“ des candidats au pouvoir suprême (*1), lesquels n’hésitent pas à promettre à toutes les catégories sociales de nouveaux privilèges. Or qu’est-ce un privilège ? Le contraire d’une loi démocratique : « un avantage particulier accordé à un seul individu ou à une catégorie, en dehors de la loi commune » (dixit Le Robert ...et facit Fillon).

Et voilà pourquoi nos concitoyens -comme les grenouilles de la fable qui attendent un roi, recevront sans doute d’ici peu ce que leur fournira leur manque de conscience et de réflexion : c'est-à-dire un soliveau, mais un soliveau adoubé par la finance mondialisée. 

 

« Et c’est ainsi que Twitter est grand »....

 

17 mars 17 : décidément la tuerie en série devient très « tendance » en France. Une tendance déjà très mondialisée. La France s’y met hardiment et comble rapidement son habituel retard sur les USA –les admirateurs de Wall-Street et de la Silicon Valley apprécieront en se joignant à ceux de Columbine.

Le monde actuel attise férocement les ambitions individuelles, en mettant en avant la concurrence (de tous contre tous) et le fric (exemples : militants écolo qui vendent leur célébrité contestataire aux multinationales qui ruinent la planète ; en Allemagne, une mannequin roumaine de dix-huit ans a mis en vente sa virginité aux enchères sur Internet et un homme d'affaires de Hongkong a remporté la «mise» pour 2,3 millions d'euros... etc...).

C’est une conséquence lointaine de la surpopulation qui –depuis la “révolution agricole du néolithique", massifie -tout en divisant ; au point de transformer l’humanité en un TAS informe (et donc malléable). De ce fait l’individu n’a aujourd’hui plus de place vraiment reconnue dans nos sociétés, contrairement aux sociétés anciennes “achrématiques“ –c'est-à-dire sans richesses- où chacun avait une place reconnue (au point que lorsqu’un individu avait gravement transgressé les règles communes ou enfreint un tabou, et que cette transgression avait été reconnue par tous, il était banni et ne supportait pas longtemps de devoir vivre à l'écart du groupe). 

Aujourd’hui la société mondialisée suscite par réaction chez les individus un besoin effréné de « reconnaissance », besoin  que le système (avec l'aide des GAFAM) oriente vers le vedettariat. Il y a de nos jours trois grandes formes des vedettariat qui sont promues par le système : 1-le spectacle -dont fait partie maintenant la politique, 2-le fric -auquel le politique se conjugue, et 3-la tuerie. 

A l’espérance d’une société humaine chaleureuse et conviviale, on a maintenant substitué le primat du « moi-je » qui n'aspire qu'à une seule chose : devenir une vedette, ainsi que McLuhan l’avait déjà prédit dans les années soixante : « chacun sera au moins une fois dans sa vie vedette d’une émission de TV ». Mais pour l’individu ordinaire (sans talent particulier –de chanteur ou de barbouilleur p.ex.) et pas assez retord pour se glisser dans la politique ou la finance, il ne reste qu’un moyen : TUER des gens  -ou se faire tuer. C’est le plus facile : les moyens matériels sont à la portée de tous (les USA étant là encore le modèle suprême), et la réussite assurée : on parlera de vous à la TV (surtout si on a fait auparavant sa « com » sur les réseaux soi-disant sociaux en se posant en « radicalisé » ou en gothique ). Voilà où en est rendue la société humaine massifiée ! Voilà où aboutit in fine le  culte de l’ « individu » et celui de la liberté des soi-disant “Libéraux“. Pour conclure on peut donc paraphraser Alexandre Vialatte : « et c’est ainsi que Facebook  est grand » …. car Facebook, Twitter ou Allah c’est tout comme aujourd'hui ! 

  

8 janvier 2017 : American way of death : avec 2 homicides par jour, Chicago est en tête des grandes villes “amérikkaines“, lesquelles plafonnent en général à seulement UN homicide par jour. Records statistiquement bien connectés avec le trafic de drogues, la pauvreté et la diffusion-légalisation des armes à feu. Voilà l’exact revers de la médaille merveilleuse de la mondialisation si bien diffusée par les GAFA, qu’elle pousse à s’embarquer pour des exils calamiteux des millions de malheureux naïfs d’Afrique, du Proche Orient ou des Balkans…. 

 

4 janvier 2017 Dans la série des bonnes résolutions de la nouvelle année : positiver bien sûr ! Alors pourquoi ne pas s’attaquer au record de Robert Marchand (22,528 km dans l’heure, record homologué pour un plus que centenaire). Positivons donc, puisqu'on a encore quelques décennies pour s’entraîner....et qu'on connaît le secret de la réussite de Robert qui est affranchi (depuis 74 ans !) de tous les tracas de la vie conjugale : se passer des femmes ! Alors nous pouvons remercier les Claudettes qui nous ont largués : elles nous ont mis dans les meilleures conditions pour nous attaquer à ce record. C'est bien ce qu'a compris notre président et  pourquoi il était si visiblement content de s'être entretenu avec Robert.... 

 

 

 

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Notes :

(*1)  - à l’exception de celui de Mélenchon qui assure qu’il y mettra fin et sera le dernier monarque de la République.  De plus il est le seul -avec Poutou- à proposer l’unique réforme sociétale qui vaille (sur la mort dans la dignité)


 
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