TILLINAC Denis : « Retiens ma nuit » éd Plon, 2015, 169p « Attachant récit d’une tendre passion de l’âge dans la bourgeoisie de province » RESUME : Médecin de campagne, François promène sa langueur à l'ombre du château de Chaumont. Hélène dilue son désenchantement dons la galerie d’art qu'elle tient à Blois, au bord de la Loire. Ils ont tous deux passé la soixantaine, sont mariés, ont des enfants au bout du monde ou au bord du divorce, et des parents en EHPAD ou au cimetière. Quand, à l’âge de tous les crépuscules, un amour printanier les surprend dans le huis clos de la bourgeoise blésoise, ils s'y vouent corps et âme, dans une clandestinité qui les protège et les emprisonne. (quatrième de couverture). COMMENTAIRES : Attachant tableau de la passion amoureuse confrontée aux défis - d’abord à celui des convenances (là rien de surprenant c’est la règle de la passion de vouloir s’en affranchir), mais aussi de l’âge –ce qui est plus rare et semble même devenu aujourd’hui un quasi tabou (comme le prouve le scandale que fit à sa sortie « Les grands mères », le dernier ouvrage de Doris Lessing). L’histoire de la liaison passionnée de deux soixantenaires qui nous est contée ici avec tendresse et nostalgie, offre également un fin tableau -empli d’une douce ironie- de la bourgeoisie de province. Cette bourgeoisie dont Denis Tillinac est indéniablement un expert talentueux. Un livre qui nous offre en outre le plaisir de goûter les délices de la langue française, tant il est vrai que les écrivains de droite, conservateurs, catholiques adeptes de la liturgie en latin et néanmoins parfaits sceptiques sont souvent les meilleurs défenseurs et les meilleurs illustrateurs de notre langue (voir p.ex. Hubert Monteilhet ou Jean d'Ormesson). BIO : Denis Tillinac, né en 1949, auteur de plus de quarante livres sur de multiples sujets est journaliste au Figaro. Un conservateur, chiraquien de cœur et assez non-conformiste pour avoir refusé d’apporter en mai 2017 ses suffrages au banquier qui a charmé tant de bobos mondialisés. Encore un bon point pour Denis Tillinac, même si son livre n’a pas besoin de cet argument pour enchanter le lecteur … et les lectrices…
|