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HOBBES Thomas : "Leviathan" [Leviathan or the Matter, Forme, and Power of a Common Wealth Ecclesiasticall and Civil ] éd Gallimard-folio, 2000 [1651], 1024 p Traduction (excellente), introduction et notes (pertinentes et précieuses) par Gérard Mairet Leviathan répond exactement à la définition de l’œuvre selon Gérard Mairet : « être de son temps tout en lui échappant absolument. Si Leviathan répond aux questions cruciales de son temps [la guerre civile anglaise : Charles 1° et Cromwell], il ne s’y réduit pas. » ... loin de là ! « Léviathan de Hobbes (qui paraît en 1651) est un des rares textes fondateurs de la philosophie, comme la République de Platon, auquel son auteur le comparaît. Il jette, en effet, les bases de la tradition politique moderne, en inventant le mythe de la souveraineté considérant leur état naturel, effrayés par l’exacerbation de leurs passions, les hommes décidèrent, par leur faculté propre de vouloir et de penser, de se dote, d'une loi commune, artificielle, qu’un individu, ou une assemblée aura pour tâche d’élaborer et de mettre en oeuvre. Avec Hobbes, l’histoire se substitue à la théologie: ce n'est plus dans le divin que la loi se fonde, mais dans l'humanité. » …. [à condition qu’elle consente à se soumettre à la puissance de l’Etat !]. EN -un trop hâtif- RESUME : Thomas HOBBES est le fondateur de la philosophie anglaise, une philosophie qui reste très imprégnée par le juridisme scolastique (même si un des buts de Hobbes était de tuer la prééminence de la scolastique à l’Université), ce juridisme qui a toujours été une des meilleures armes de la « perfide Albion » dans sa conquête du monde. Il est aussi l’origine de la légitimation du libertarisme, cette justification par l’utilitarisme de l’exploitation de l’homme par l’homme. Et le fondateur aussi de la soumission de la « multitude » aux dominants, puisque : le seul droit naturel de l’homme est de tout faire pour préserver la conservation de sa vie. Et en raison de la peur que les autres lui enlèvent la vie, il doit donc se défendre ; et pour cela accroitre ses possessions, ce qui le met en guerre avec tous. La seule façon de sortir de l’état de guerre de tous contre tous est de consentir à donner la puissance « souveraine » à un monarque (ou à une aristocratie ou à une assemblée démocratique). Ces trois formes de l’Etat reposent sur la souveraineté qu’on a donné à celui ou à ceux qu’on a consenti à ce qu’il(s) nous représente(nt) et puisse(nt) utiliser –y compris contre nous- la force décisive (armée) tirée du nombre, de la multitude [ce qui explique par ailleurs pourquoi tous les pouvoirs ont besoin d’avoir une multitude et pourquoi la surpopulation n’est pas un problème pour les dominants]. Il s’ensuit pour Hobbes que la soumission de la multitude est un impératif moral absolu, puisque chacun a consenti à donner la puissance à celui (ou ceux) qui en les représentant a donc la force (de contenir) chacun. Ainsi n’est-il pas injuste d’être tué (y compris sans motif et sans raison) par le souverain, donc il est juste qu’il vous puisse vous tuer ; par contre on peut désobéir s’il vous ordonne de vous tuer vous même -puisque cet ordre entre en contradiction avec le droit naturel (qui est de tout faire pour conserver la vie). Le consentement donc bien est la clé de la politique pour Hobbes (et ce qui fonde actuellement la domination des GAFAM). HOBBES est ainsi le fondateur (en raison !) de l’Etat –et de ce qu’on nomme “la raison d’Etat“. Pour lui : l’obéissance est la règle fondamentale, l’Etat étant le seul moyen de garantir la paix civile (mais pas la paix entre les Etats puisque chaque Etat se considère comme un individu dans une multitude sans Etat). Une paix universelle -permanente et durable- supposerait (?) un ETAT tyrannique mondial [on y vient, on est “en marche“, et les GAFAM peuvent saluer Hobbes].
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