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Moitessier Bernard : « Tamata et l'Alliance », éd Arthaud, 1993, 401 p. (J’ai Lu, 1996) « Au delà d’extraordinaires aventures marines, c’est surtout une vie à méditer » PRESENTATION : Dans ce livre écrit peu de temps avant son décès, Bernard Moitessier a voulu en revenant sur le cours de sa vie de marin hors normes, dire ce qui l’a guidé tout au long de cette vie aventureuse qui a été balisée par quatre femmes et autant de voiliers exceptionnels. C’est un itinéraire autant spirituel que maritime qui est ainsi livré au lecteur. BIO : Bernard Georges Moitessier, né le 10 avril 1925 à Hanoï (Viêt Nam, à l'époque en Indochine française) et mort le 16 juin 1994 à Vanves, est un navigateur et écrivain français, auteur de plusieurs livres relatant ses voyages. En 1968, il participe à la première course autour du monde, en solitaire et sans escale. Alors qu'il est annoncé vainqueur, il renonce à franchir la ligne d'arrivée, abandonne la course et continue, toujours sans escale, en direction de l'océan Indien. Après dix mois de navigation, son périple s'arrête en Polynésie. Quelques années après, il s'installe sur l'atoll d'Ahe, avec sa compagne Ileana et leur fils Stephan. Au cours de sa vie, ce « vagabond des mers du Sud » — comme il se surnomme lui-même dans le titre de son premier livre — a parcouru aussi bien l'Atlantique que le Pacifique. Il a fait escale aux Antilles, en Polynésie et en Nouvelle-Zélande, passé trois fois le cap de Bonne-Espérance et deux fois le cap Horn. Il a vécu une douzaine d'années entre Tahiti et les Tuamotu et a milité contre la nucléarisation du Pacifique sud, pour la désescalade nucléaire pendant la guerre froide et pour la plantation d'arbres fruitiers dans les villages français. Mort d'un cancer en 1994, il repose au cimetière du Bono situé dans le golfe du Morbihan, en Bretagne. COMMENTAIRES : Les “voileux“ qui dans les années 60-70 avaient suivi avec passion les récits des extraordinaires croisières de ce marin hors normes (et surtout cette fantastique « Longue route », ce tour du monde qu’il a été le premier à parcourir à la voile seul et sans aucune escale *), découvriront dans ce livre l’âme qui plane sur ces fantastiques aventures en mer. Bernard Moitessier a sans doute tiré une grande partie de sa force et de sa résistance aux coups du destin (coups que la haute mer ne ménage guère aux marins à la voile), à son enfance et à sa jeunesse au Vietnam (dont il parlait couramment la langue) : il y a appris l’observation, la patience, et la persévérance. Mais sans doute sa force tient-elle surtout de sa volonté et de son attention à maintenir constamment l’harmonie de soi-même avec la nature. De là aussi le charisme et la séduction qu’il a toujours exercé auprès de tous ceux qu’il a pu rencontrer et qui explique les aides étonnantes qu’il a toujours reçu pour renverser les mauvais coups du destin. Car véritable paradoxe Bernard Moitessier -considéré comme le modèle des grands navigateurs à la voile, a tout de même fichu à la côte tous ses voiliers ! Il est vrai que Moitessier était plus un aventurier de la mer qu’un sage navigateur comme l’ont été Bernicot et Le Toumelin qui –eux- ont ramené leur bateau intact, mais cet aventurier avait un sens marin et des intuitions étonnantes pour renverser les furies des pires tempêtes. Béni des dieux ou heureux bénéficiaire d’une formation sans préjugés et attentive aux autres et aux réalités de la nature ? TAT- Jrc- * Vito Dumas -un argentin d'origine française- et lui aussi un extraordinaire marin avait réalisé un tour du monde en solitaire par la “route impossible“ dans des conditions difficiles (en pleine guerre 1942-43), mais il avait fait trois escales (Le Cap, Nouvelle Zélande et Valparaiso).
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