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FONTENAY de- Elisabeth : « Le silence des bêtes »

FONTENAY de-  Elisabeth : « Le silence des bêtes »

“La philosophie à l’épreuve de l’animalité“

éd. Fayard, 1998, 784p

 

« La bavarde philosophie occidentale confrontée au silence des bêtes » 

PRESENTATION : « L’Antiquité fut en quelque sorte un âge d’or pour les bêtes. Car si les hommes offraient des animaux en sacrifice à Dieu, aux dieux, ils s’accordaient sur leur statut d’êtres animés et avaient pour elles de la a considération. Certes, bien des questions demeuraient ouvertes, et les philosophes de ce temps ne manquèrent pas de s’entredéchirer en tentant d’y répondre. Les animaux pensent-ils ? Sont-ils doués de raison ? Ont-ils la même sensibilité que nous ? Faut-il s’interdire de les manger? Mais pourquoi donc restent-ils silencieux ?

Depuis que Dieu s’est fait homme, que le Christ s’est offert en sacrifice tel un agneau, c’est-à-dire depuis l’ère chrétienne, la condition de l’animal a radicalement changé. Désormais les philosophes se préoccupent surtout de verrouiller le propre de l’homme et de ressasser les traits qui le différencient des autres vivants, lesquels sont considérés comme des êtres négligeables tenus pour des machines (Descartes) et à l’occasion comparés à des pommes de terre (Kant).

Des hommes d’esprit et de cœur font bien sûr exception, au XVIIIe siècle surtout. A leur suite, Michelet dénoncera prophétiquement - l’injustice faite aux animaux et annoncera que c’est compromettre la démocratie que de les persécuter.

Au XXe siècle, une certaine littérature vient renforcer de nouveaux courants philosophiques pour rappeler que la manière dont nous regardons les bêtes n’est pas sans rapport avec la façon dont sont traités quelques-uns d’entre nous, ceux que l’on déshumanise par le racisme, ceux qui, du fait de l'infirmité, de la maladie, de la vieillesse, du trouble mental, ne sont pas conformes à l’idéal dominant de la conscience de soi.

Ce livre expose avec clarté la façon dont les diverses traditions philosophiques occidentales, des Présocratiques à Derrida, ont abordé l’énigme de l’animalité, révélant par là même le regard que chacune d’elle porte sur l’humanité. C’est pourquoi on peut le lire aussi comme une autre histoire de la philosophie. » (4° de couverture)

COMMENTAIRES : A partir des questions que l’existence, la vie ... et le silence des animaux posent aux êtres humains, Elisabeth de Fontenay passe en revue avec une virtuosité érudite toute la philosophie occidentale de l’Antiquité grecque jusqu’à Derrida. Et met à jour avec allégresse les faux fuyants conceptuels des philosophes quand ils sont confrontés à la question de l’animalité. Laquelle dévoile aussi l’inhumanité de l’humain et parallèlement la cécité bavarde de la philosophie face aux perspectives croissantes de déshumanisation propagées par les idéologies et entreprises modernes –biotechniques notamment. Toutefois le lecteur devra s’accrocher dans cette lecture ; mais il fera bien, car il y trouvera sa récompense ;  comme celle de bénéficier de précieuses “explications des textes“ (et notamment ceux de Heidegger, que n’ont jusqu’à présent guère éclairé les innombrables gloses que cet étourdissant manipulateur du Dasein a déjà suscitées). On pourrait aussi souhaiter que les simplistes sectateurs L214 soient capables de réfléchir en lisant  Elisabeth de Fontenay (mais cela paraît peu probable !).

 

(Petite réserve : la philosophie étant liée et n’étant conservée qu’à partir du moment où elle a pu être écrite, E. de Fontenay n’aborde pas les rapports de l’homme et de l’animal dans les périodes préhistoriques, dont on sait pourtant qu’ils étaient très différents, les paléolithiques se considérant comme relevant eux mêmes de l’espèce animale).

 

BIO : Elisabeth de Fontenay née en 1934 dans une famille catholique, s’est convertie au judaïsme à 22 ans. Elle enseigne la philosophie à 1’Université de Paris-I. Elle a notamment publié Les Figures juives de Marx (1973), Diderot ou le matérialisme enchanté (1981).

 

 
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