Terra & Antiterra


27-04-2024
Menu principal
Accueil
Culture
Pérégrinations et vagabondages
Ici Antiterra, à vous Terra...
Nos LECTURES de 2021 à 2015
Famulus
- - - - - - -
Menu utilisateur
TOUS |0-9 |A |B |C |D |E |F |G |H |I |J |K |L |M |N |O |P |Q |R |S |T |U |V |W |X |Y |Z


SCHLINK Bernhard «OLGA»

SCHLINK  Bernhard « OLGA »

Gallimard 2019, 267 p, traduit de l’allemand  (Diogenes Verlag 2018)

 

«  Belle histoire, mais histoire triste »

RESUME «  L’Est de l'empire allemand à la fin du XIX° siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grande mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fi.ls d’uns riche industriel et habite la  maison de maître. Tand.is qu'elle se bat pour devenir enseignante,  lui rêve d'aventures et d'exploits pour la patrie. Amis d'enfance,  puis amants, ils vivent leur idylle malgré l'opposition de la famille  de Herbert et ses voyages lointains. Quand il entreprend une  expédition en Arctique, Olga reste toutefois sans nouvelles.  La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. À la fin  de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est  proche comme un fils. Mais ce n'est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir ta vérité sur cette femme d'apparence si modeste. Bernhard Schlink nous livre le récit tout en sensibilité d'un  destin féminin marqué par son temps. À travers les décennies et  les continents, il nous entraîne dans les péripéties d'un amour  confronté aux rêves de grandeur d'une nation. » (4° de couverture)

COMMENTAIRES : Un bon roman, émouvant ... et intelligent. un roman dans la lignée du “Liseur“ qui a fait la renommée de l’auteur (et bien au dessus des romans qui ont suivi “Le liseur“ comme “Amours en fuite“ et “La femme sur l'escalier). Un roman où l’histoire d’Olga  parvient au lecteur d’abord sous la forme d’une narration classique, puis par les souvenirs à la première personne du jeune garçon qui a vécu auprès d’Olga, et enfin par les lettres qu’Olga a persévéré pendant des années à envoyer en poste restante à son bien aimé disparu lors de cette expédition en Arctique. Et un roman qui se conclut un peu abruptement par une fin surprenante -ou à la réflexion pas si surprenante tant elle s’accorde si bien avec ce personnage d’Olga auquel le lecteur finit par s’attacher comme à un être proche malmené par les tribulations de l’histoire. Histoire –avec un grand H, c'est-à-dire une histoire trop grande pour elle mais aussi son pays. Car la morale sous-jacente à l’histoire d’Olga, est que sa patrie allemande a souffert -comme son bien aimé Herbert- de ce syndrome de vastitude -celui là même qui selon Hanns Zischler caractérise Berlin, et qui se formule ici “Deutschland ist zu gross für Deutschland“. Bernhard Schlink nous dit qu’Olga avait raison : le fautif est bien Bismarck. C’est lui qui a voulu que l’Allemagne de la culture commune dont on rêvait dans les multiples et si diverses principautés allemandes, prenne la forme de cet empire démesuré qui a mis la tragédie dans le destin allemand. Nous sommes certes redevable à B. Schlink de nous faire percevoir ce tragique du destin allemand, au travers d’un beau et émouvant destin féminin. Mais pourquoi B. Schlink a-t-il toujours besoin de faire subir le tragique de ce destin allemand uniquement à des personnages féminins, pourquoi il y a chez B. Schlink cette curieuse et troublante fascination pour les destins malheureux des femmes et pour leur acceptation de ce destin. Olga est finalement un roman triste.... comme l’était aussi “Le liseur » dont Olga reprend exactement la trame. Dernière réticence : B. Schlink est certes un grand écrivain allemand, mais il lui manque comme à beaucoup de ses confrères allemands ce goût de gourmand de la langue qui la fait devenir savoureuse pour le lecteur. Il est vrai que peu d’écrivains sont capables de jouer ce jeu, mais en Allemagne ils sont encore plus rares, ils n’ont jamais eu l’équivalent d’un Giono ou d’un Julien Gracq ; la faute sans doute à ce juridisme auquel la langue allemande se prête trop bien. Ce n’est sans doute pas un hasard si beaucoup de bons écrivains allemands actuels sont juristes de profession :  Bernhard Schlink, Ferdinand von Shirach et Juli Zeh et que malgré leurs talents, leurs romans laissent une impression de froideur.

BIO Bernhard Schlink, né en 1944 près de Bielefeld, est juriste. Il est l'auteur  de nouvelles et de romans traduits dans le monde entier, et du succès  international “Le liseur“ (1996), adapté au cinéma par Stephen Daldry. 

 
< Précédent   Suivant >
Design by Joomlateam.com | Powered by Joomlapixel.com |